Le dollar ferme, les cambistes passent outre le mauvais chiffre d'emploi américains
Le dollar se reprenait vendredi après un fléchissement initial consécutif à un mauvais chiffre de créations d'emplois aux Etats-Unis, que les cambistes ont finalement pris avec des pincettes.
Vers 19H30 GMT, le Dollar Index, qui compare le billet vert à un panier de six devises, progressait de 0,29%.
Le "greenback" - surnom de la devise des Etats-Unis - prenait 0,42% face à la monnaie unique européenne, à 1,0837 dollar pour un euro.
Le marché a d'abord mal réagi au rapport mensuel du ministère américain du Travail, selon lequel l'économie des Etats-Unis n'a créé que 12.000 emplois en octobre, alors que les économistes en annonçaient 110.000.
C'est le niveau le plus faible depuis décembre 2020.
Le "buck" - autre surnom de la monnaie américaine - a alors glissé jusqu'à 1,0905 dollar pour un euro.
Mais il s'est rapidement redressé, tout comme les taux obligataires.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans a ainsi chuté de 4,21% à 4,06%, avant de remonter jusqu'à 4,20%, un mouvement très brutal à l'échelle de ce marché.
"Il est très clair que ce chiffre (de l'emploi) est déformé par les récentes grèves et les ouragans" Hélène et Milton, qui ont balayé le sud-est des Etats-Unis respectivement fin septembre et début octobre, prévient Christopher Vecchio, de Tastylive.
Au mois d'octobre, quelques 33.000 employés de Boeing étaient en arrêt de travail faute d'avoir pu s'entendre avec la direction de l'avionneur sur un nouvel accord social.
"Donc je ne sais pas ce qu'on peut vraiment conclure du chiffre principal", s'interroge Christopher Vecchio, qui a préféré retenir que le salaire moyen est en hausse de 4% sur un an, et que le taux de chômage est resté stable à 4,1%.
"A regarder les indicateurs des dernières semaines, il est clair que l'économie américaine croît à un rythme soutenu", fait valoir l'analyste.
Un tableau qui justifie une remontée des taux obligataires et une posture plus ferme de la banque centrale américaine (Fed), toutes choses favorables au dollar.
S'il s'attend à un accroissement de la volatilité avec l'élection présidentielle américaine, Christopher Vecchio ne voit pas le dollar bouger sensiblement quelle que soit l'issue du scrutin de mardi, précisément parce que l'économie des Etats-Unis reste résiliente.
"Cela devrait limiter le risque politique et simplement entraîner des oscillations dans une marge resserrée", anticipe l'analyste.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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19H30 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,0837 1,0884
EUR/JPY 165,80 165,47
EUR/CHF 0,9436 0,9404
EUR/GBP 0,8384 0,8437
USD/JPY 152,98 152,03